Étonnant, quand on pense à la façon dont nos perceptions sont colorées. La plupart d’entre nous aime penser que nous sommes plutôt bien informés, au fait des actualités et des développements se déroulant au-delà de la sphère de notre vie quotidienne et de nos cercles sociaux.
Mes passeports contiennent des dizaines de cachets de pays, de précieux souvenirs de grandes opportunités de visiter des destinations lointaines, de rencontrer des personnes intrigantes aux coutumes différentes des miennes. La musique et la nourriture ! Avoir la chance de voyager et de goûter des cuisines du monde entier – quel cadeau. Maintenant j’ai faim.
Je suis avide de plus d’expériences comme celle que je viens de vivre au Rwanda, situé en Afrique centrale.
Bien que ma visite dans la capitale, Kigali, ait été brève, les observations que j’ai recueillies – dès le moment où j’ai posé le pied à terre – m’ont laissé bouche bée. C’est alors que j’ai réalisé que mes attentes ne correspondaient pas à ce que je voyais, entendais et ressentais. Je suis toujours en train de concilier mes perceptions initiales avec la réalité que j’ai observée sur place.
Je me suis dit, en tant que voyageur solitaire : “Wow. Cet endroit est organisé, propre, accueillant et prospère de manière que je n’avais pas imaginée.”
Patience ? Je n’en avais pas besoin
“Emportez votre patience” est un conseil ancestral pour les personnes voyageant à l’étranger car on ne sait jamais vraiment ce qu’on l’on pourrait rencontrer dans un pays étranger. J’ai pris ce mantra à cœur, m’attendant pleinement à ce que mon téléphone portable ne fonctionne pas de manière fiable, que le transport vers mon hôtel soit un peu délicat, que mes vêtements de touriste attirent les arnaqueurs, et peut-être que je manquerais de désinfectant pour les mains.
Je pensais devoir être hyper-vigilant pour m’assurer de ne pas être renversé par ces motos bourdonnantes que nous avons tous vues à la télévision ou sur YouTube. Pourrais-je gérer correctement la monnaie locale ? Puis il y avait cette histoire de visa. J’ai lu qu’un visa n’était pas nécessaire pour entrer dans la République du Rwanda, mais que ferais-je si mes informations étaient erronées ? Que ferais-je si l’on exigeait un visa et que je ne pouvais pas en produire un ?
Chacune de mes inquiétudes était infondée – soit largement exagérée, basée sur des informations périmées, ou tout simplement fausse. Ma principale conclusion : l’infrastructure.
Nouvelle construction, nouvelles perceptions
Dans le centre-ville de Kigali, c’est comme si des immeubles de grande hauteur poussaient tout autour de moi. Beaucoup de capacité de bureau pour que les entreprises s’installent rapidement. Un nouveau stade de sport (45 000 places), un centre commercial, un hôpital universitaire et un nouvel aéroport figurant parmi les grands projets en cours.
Le Rwanda est l’une des économies africaines à la croissance la plus rapide, avec une croissance de 7,2% prévue cette année selon La Banque Mondiale.
Des panneaux publicitaires promouvaient l’installation de data centers, des entreprises basées sur le cloud et l’expansion du réseau de fibre optique du pays – une infrastructure de communication essentielle à toute entreprise. Sceptique, je me suis dit : Voyons voir à quel point mon téléphone portable fonctionne bien tout au long du voyage. Premier mythe démenti : la puissance du signal et la fidélité audio étaient exceptionnelles. Aucune pertubation ni appel interrompu. La vidéoconférence Zoom que j’ai commencée dans un immeuble de bureaux, continuée dans un taxi et terminée à ma destination n’a jamais été interrompue.
Ce pays est bien équipé pour soutenir notre entreprise, me suis-je dit. Les entreprises prospéreront ici et je suis ravi que le tout nouveau centre de contact de TTEC en Afrique soit situé au Rwanda
Une balade sympa
Le transport local à Kigali m’a aussi surpris. A Paris, où je suis basé, on voit peu de motards portant des casques, mais ici, tout le monde en portait. Les services de mototaxi (taxi-bike) fournissent des casques et d’autres équipements de protection aux passagers. Le paiement sans contact est monnaie courante pour les résidents et les visiteurs.
Après le premier jour de ma visite, mes perspectives se sont élargies pour inclure plus de terrain et c’est là que j’ai remarqué que de nombreuses motos étaient électriques. A la fin d’une journée de travail, les conducteurs restituent les batteries usagées dans un enclos public, où ils récupèrent une batterie fraîche pour la prochaine journée de travail. J’ai commencé à compter encore plus de véhicules électriques, de fourgonnettes et de petits autobus utilisés pour les transports en commun.
C’est alors que j’ai réalisé : L’électricité est plus stable ici que je ne le pensais. Il le fallait.
Rouler à l’arrière d’une moto a révélé une propreté surprenante des routes. Pas de déchets dans les rues, un peu comme lors de mes visites à Singapour. Les propriétés étaient bien entretenues et aménagées avec amour. J’ai commencé à me détendre davantage à chaque heure qui passait.
Café et une bonne course
En tant que mari et marathonien, deux questions étaient d’une importance primordiale : 1. Je devais ramener à la maison le célèbre café du Rwanda pour ma femme amatrice de très bon café. 2. Je devais trouver un moyen de continuer mon entraînement
J’ai été orienté vers un café par une enseignante de la République Tchèque qui avait vécu au Rwanda depuis plus de six mois. Je savais que je ne pouvais pas m’y rendre avant le soir. Serais-je en sécurité ? Je dois admettre que les atrocités qui ont eu lieu ici il y a 30 ans pesaient lourd sur mon cœur. Elle a dit : « Bien sûr, c’est sans danger. Il est ouvert jusqu’à 21 heures et j’y vais seule tout le temps. »
J’ai acheté un merveilleux café ce soir-là, mais je pensais que la question de l’entraînement serait plus difficile car Kigali est une ville très vallonnée, un peu comme San Francisco, en Californie. Un autre résident m’a orienté vers une piste de course publique, fermée à la circulation, près d’un terrain de golf. Quatre voies de piste rembourrée en caoutchouc ont fait monter les endorphines et ont atténué la culpabilité de mon dîner indulgeant de la veille.
Une équipe dynamique et motivée
Ma visite aux bureaux de Harambee, un accélérateur d’emploi des jeunes avec lequel TTEC collabore pour favoriser la préparation au travail, m’a laissé humble. Mes interactions individuelles avec les étudiants m’ont rappelé que tout le monde n’a pas eu les mêmes opportunités d’emploi que moi. Ces jeunes femmes et hommes m’ont expliqué comment Harambee les avait préparés non seulement avec des compétences techniques pour bien performer dans le centre de contact, mais aussi avec des compétences sociales et d’autres compétences ‘plus douces’ nécessaires pour offrir une expérience client de qualité supérieure.
Une jeune étudiante nommée Juliette, bilingue en Français et en Anglais, a partagé son expérience de formation chez Harambee : « Ils révèlent nos talents et les font vivre. Pour moi, personnellement, je savais taper, » a-t-elle dit avec un grand sourire, « mais je ne savais pas taper en regardant l’écran » au lieu du clavier. Maintenant, Juliette tape avec vitesse, précision, confiance et la tête haute.
« Ils m’ont appris à être humble, » a-t-elle ajouté, « à accepter les autres et à ne jamais porter de jugement sur quiconque. C’est génial. J’adore ça. Je suis sûre que nous sommes prêts à briller là-bas. »
Le Rwanda peut être seulement un peu plus grand que le Pays de Galles mais il possède un énorme potentiel avec un grand vivier de talents de jeunes travailleurs enthousiastes, une stabilité politique et une infrastructure robuste. J’attends avec impatience ma prochaine visite pour voir comment le progrès se déroule dans les mois et les années à venir.